Le procès de la prise de photographies est très complexe ainsi que celui du vol de photos. L’aspect psychologique du photographe joue un rôle fondamental au moment de la capture de l’image. Afin de le recréer, imaginons une situation classique où un photographe se prépare à voler une photo.
C’est le début de mai, l’été s’approche et le soleil qui brille et chauffe chaque coin de la ville. C’est un samedi et toutes les familles se promènent ou font des pique-niques en profitant de la beauté de la saison. C’est le jour parfait pour prendre des photographies de la ville, du soleil, des paysages et de la vie.
Pierre, un photographe débutant, sort de chez lui s’étant promis de prendre au minimum 10 photographies qui seraient téléchargées sur son compte Instagram. Donc, il se dirige comme d’habitude au lac près de sa maison. Même s’il suit le même chemin pour aller vers sa destination, cette fois-ci tout est différent. Il a l’impression que cette session photographique sera particulière.
Voulant capturer des images des oiseaux qui jouent près du lac, il prépare son appareil photo afin d’immortaliser l’image qu’il visualise. Lors de la composition de la photo, il aperçoit une silhouette familière qui commence à se rapprocher des sujets de sa photo. C’est un enfant curieux voulant jouer avec les animaux.
Pierre sait que la présence de l’enfant chassera les oiseaux. Il sait aussi que cette image sera sûrement magnifique si elle est prise. Mais notre photographe a peur. Il n’a jamais photographié un enfant autre que son petit frère. Il y a beaucoup de monde au parc et, surtout, les parents de son mannequin improvisé. Seront-ils d’accord si Pierre capture l’image de son fils et, éventuellement, la publie sur internet ? Réagiront-ils d’une façon correcte? Et pourquoi ne réagiront-ils pas de cette façon si Pierre ne veut heurter personne et si ses intentions sont pures? Ou, au contraire, ce qu’il fait est-il incorrect? Est-il éthique de prendre quelqu’un en photo sans son consentement? Est-il éthique de voler des photos?
Des milliers de questions envahissent la pensée de Pierre qui ne peut pas se décider à prendre la photo. Comme lui, les photographes de rue débutants, et parfois quelques professionnels, se posent à un moment ou un autre ce type de questions. Ce qui dissuade parfois les gens de prendre des photographies dans la rue et empêche l’exercice correct de cette activité.
La vie privée des personnes n’a jamais été si exposée qu’en ce début du XXIème siècle et l’avènement des réseaux sociaux. En effet, la massification des smartphones a engendré l’intérêt, plus particulièrement des jeunes, pour prendre des photos et les publier sur les réseaux sociaux. Ceci devrait se traduire en une ouverture à la possibilité d’être pris en photo par un inconnu et de trouver son image sur internet. Mais ce n’est pas toujours le cas. Donc, il est important que l’artiste sache distinguer les bons moments pour immortaliser ses sujets.
Cependant, une fois que l’image est prise, l’artiste est propriétaire de la photo. Ce qui le rend responsable de l’utilisation de cette image. Il peut la publier, l’éditer ou la partager. Mais il faut assumer les possibles conséquences légales d’une utilisation incorrecte de l’image. Pourtant, le cadre juridique à ce sujet n’est pas, de nos jours, très bien fixé et, de plus, la plupart des personnes ne le connaissent pas.